MASSIF du MONT BLANC (France).
Le massif du Mont Blanc,
faisant suite depuis le S-W à celui de Belledonne, est un
des deux massifs granitiques qui a participé à l'orogenèse
alpine; l'autre, celui de l'Aar-Gothard, le prolonge vers
le Nord-Est. Depuis Vevey-Lausanne, le massif du Mont Blanc
français pouvait être atteint en train par Martigny, puis
en prenant le train à voie mètrique Martigny-Vallorcine, et
en changeant encore de train pour atteindre Chamonix.
Aussi, en voiture, en passant le col de la Forclaz par une
route raide et non goudronnée. Autre solution, passer par
Genève, puis changer de train et de gare. On le voit, ce
n'était pas très commode ni bon marché, alors que le massif
du Mont Blanc suisse et les Alpes valaisannes étaient très
accessibles; et pour les petits Suisses, l'état d'esprit
des alpinistes français était assez différent du leur; en
ajoutant que souvent, ils avaient dû se dévouer pour porter
secours à une cordée française mal équipée et imprudente,
sans même en être remerciés. Et Chamonix, c'était la ville
à la montagne... Ceci explique que LS ait peu fréquenté le
massif du Mont Blanc français, alors que c'était le but
naturel des alpinistes genevois, qui avaient la vue sur le
Mont Blanc de chez eux et remontaient la vallée de l'Arve,
en train ou en voiture.
Carte au 1/20 000 du massif du Mont Blanc de 1929, dite
carte Barbey. LS a encore utilisé cette carte au début des
années 1950.
Carte géologique de l'arc alpin soulignant les massifs
cristallins: Argentera, Pelvoux-Belledonne, Mont Blanc-Aig.
Rouges et Aar-Gothard.
(d'après Escher, Masson & Steck, in Mém. Inst.
Géol. Uni Lausanne, 1988/2)
Carte du massif du Mont Blanc; les noms mentionnés sont
soulignés en rouge.
(carte du livre Mont Blanc aux 7 Vallées, Frison-Roche
& Tairraz, Arthaud éd.)
Aiguille Verte (4122
m) par le couloir Whymper, Juillet 1953.
Un week-end de Juillet, LS et
son ami J.-P. G. s'embarquaient pour Chamonix sur le
scooter que ce dernier venait d'acquérir; par Genève,
Bonneville, Cluses, Sallanches et Saint Gervais, ils
atteignaient Chamonix et prenaient le train du Montenvers
pour la "Mer de Glace" à l'heure de la marée... Après la
traversée de la "Mer de Glace", c'était le passage rocheux
des Egralets et la montée au refuge du Couvercle. Leur but
était l'aiguille Verte par l'arête du Moine, moins
impressionnante que le couloir Whymper. LS et son ami se
trouvaient en paysage totalement inconnu, loin de leurs
alpes valaisannes familières. Beaucoup de monde déjà au
refuge, où le gardien commençait par leur demander leur
carte du CAS, et leur interdisait la Verte par l'arête du
Moine, pas encore parcourue cet été; apparemment, seuls les
guides de Chamonix avaient droit à l'ouverture! Lever tôt
afin de faire le couloir Whymper avec une neige dure, à la
montée comme à la descente. LS et son ami étaient loin
d'être seuls, mais le troupeau s'éclaircissait dans la
montée, et ils se trouvaient en tête au pied du couloir
Whymper. Couloir raide, bien sûr, mais monté sans problème;
ensuite, l'arête sommitale ne présentait aucune difficulté.
Temps nuageux, mais pas menaçant. A la descente, le moment
le plus impressionnant était de se tourner face au vide, en
début du couloir; l'autre problème étant les autres cordées
avec la crainte qu'elles leur dévalent dessus! Descente
ensuite directement au Montenvers, le petit train jusqu'à
Chamonix et retour en scooter le soir même, avant la nuit.
Vue actuelle de l'Aiguille Verte. Le couloir Whymper est au
milieu. Il était plus englacé et enneigé en 1953.
(Photo montagnevasion.com)
Depuis le sommet, vue sur les Grandes Jorasses et
l'Aiguille du Géant (photo J.-P. Gaillard).
En sortant du couloir Whymper, vue sur le Tour Noir, les
Droites, le Dolent et Triolet (de g. à d.). (photo
J.-P. Gaillard).
Mont Blanc (4810 m) à skis, 25-26 Juin
1955.
Le Mont Blanc, c'est comme le
Cervin, il faut l'avoir fait...La première tentative de LS
au Mont Blanc avait été faite au printemps 1954. En 1955,
il avait fait 2 autres tentatives, chaque fois avec des
équipiers différents. Et à chaque fois, le mauvais temps
avait été la cause de l'échec, une fois sans même dépasser
Chamonix. Le dernier weekend de Juin 1955, LS et 3 camarade
de Montreux s'embarquaient dans la voiture, une Ford
Abeille, prêtée par le père de l'un d'eux. Martigny, puis
passage du col de la Forclaz, par la route raide et pas
goudronnée, le moteur chauffait! A Chamonix, ils prenaient
le téléphérique de l'Aiguille du Midi, qui n'atteignait que
le Plan de l'Aiguille, à partir duquel on montait au refuge
des Grands Mulets. LS en gardait un mauvais souvenir des
fois précédentes: perché sur une arête, il commençait
s'effondrer, et le toit prenait la neige par sa faîtière;
désordre innommable, saleté, inconfort... Le problème était
aussi de ne pas se faire piquer ses skis laissés au pied
des rochers. Ceci expliquait l'abandon des équipiers des
tentatives précédentes, dégoûtés... Cette fois le temps
paraissait beau, mais ils n'étaient pas seuls...I Ils
retrouvaient heureusement leurs skis dans le petit matin
blême, et entamaient la longue dénivelée de 1300 m vers le
refuge Vallot (4362 m). Les skis y étaient laissés, et les
500 m de dénivelée finale, soit presque 2 heures de l'arête
des Bosses, se faisaient en crampons. La cohorte des
candidats s'amenuisait au fur et à mesure de la montée.
Effet psychologique: à trop viser le refuge Vallot pour s'y
arrêter un moment et y laisser les skis, nombreux étaient
ceux qui oubliaient qu'il restait encore 500 m à monter et
abandonnaient; beaucoup d'appelés et peu d'élus... Sur
l'arête des Bosses était encore fiché un morceau de
ferraille du Superconstellation Malabar Princess qui, lors
de sa descente sur Genève, avait accroché l'arête avant de
s'écraser sur le glacier des Bossons le 3 Novembre 1950; il
s'en était fallu de peu, pas de chance... Au sommet, sur le
toit de l'Europe, LS et son camarade étaient seuls.
Ancien refuge des Grands Mulets, tel qu'en 1955.
(carte postale massif-mont-blanc.com)
A gauche, dans les séracs, en montant au refuge des Grands
Mulets.
A droite, le refuge et
l'observatoire Vallot (4362 m), et l'arête des Bosses,
conduisant au sommet. Les skis étaient déposés au pied du
refuge Vallot, à.4362 m, altitude moyenne d'un 4000 des
Alpes valaisannes; restaient encore 500 m de dénivelée,
crampons aux pieds, après s'être fixé le refuge Vallot
comme but, et s'y être reposé un moment en y déposant les
skis; psychologiquement, très mauvais. Beaucoup ne
poursuivaient pas. En 1954, on enjambait encore sur l'arête
des Bosses un débris métallique du Superconstellation
"Malabar Princess" crashé à cet endroit le 3/11/1950 lors
de sa descente sur l'aéroport de Genève. (photos J.-P.
Corbaz).
Col du Géant (3365
m) - Glacier du Géant - Mer de Glace, Pâques 1956.
A Pâques 1956, à la fin d'une
semaine passée en vallée d'Aoste (Miserin - Grand Paradis),
LS et ses amis se retrouvaient à Entrèves, dans le petit
hôtel où ils avaient séjourné en terminant leur semaine
dans le massif du Mont Rose, en Juin 1955. Ce n'était pas
la première fois que LS montait au col du Géant. Quelques
années auparavant, il était monté à pied, par un temps
douteux, au refuge Torino, avant la construction du
téléphérique datant de 1952. Il faut rappeler qu'Allemands
et résistants valdotains se sont battus et entretués aux
alentours du refuge Torino, en 1945. Les glaciers du Géant
et de la Brenva n'ont pas encore rendu leurs corps... Le
gardien du refuge Torino racontait cette histoire au début
des années cinquante. Cette fois-ci, le temps leur
permettaient de monter au col du Géant par le téléphérique
pour descendre sur Chamonix par le glacier du Géant, le
glacier du Tacul et la Mer de Glace; ils s'étaient même
autorisés la remontée de la Vallée Blanche! Cette descente,
par beau temps, était superbe, et les photos ci-dessous
évitent tout commentaire (photos L. Saugy). Et ils
n'étaient pas plus d'une douzaine, ce Pâques-là, dans cette
immensité glaciaire, un peu plus nombreux cependant
qu'Hélène Brandt, la mère de LS , 29 ans
auparavant...
Vue sur le Mont Blanc depuis le téléphérique du col du
Géant.
La Tour Ronde, en haut du glacier du Géant, à gauche, et à
droite, plus bas en descendant vers la Mer de
Glace...
Au début de la descente depuis le col du Géant, depuis le
glacier de Tacul, le Mont Blanc de Tacul est encore
ennuagé; plus bas, il se dégage et montre le pic du Grand
Capucin.
Jeunes
années
Haut-Valais
Massif des
Mischabels
Zermatt (Mont Rose
/ Cervin)
Anniviers
Hérens
Ferret-Combin
Mont Blanc CH
Mont Blanc F
Hautes
Routes
Préalpes
Hautes Alpes
Calcaires
Vallée d'Aoste
Dauphiné
Tyrol italien
Pyrénées