COLLECTION
SAINT-AUBIN:
St. MAURICE - CHAMONIX / ZERMATT / PRÉALPES VAUDOISES /
SALÈVE.
1892 - 1893
Cette collection de photos est
issue d'un album sauvegardé par Mme. Vivianne Saint-Aubin
habitant près du Havre, lors d'un débarras effectué dans
les années 1950 chez le Dr. Paul Durand-Viel du Havre. Ce
sont 46 photos, 41 achetées à des professionnels et 5
prises par un amateur, souvenirs d'excursions dans les
Alpes faites en 1892 et 1893; les photos achetées sont bien
sûr antérieures à ces deux années. À cette époque, les
appareils photos, à grandes plaques de verre, pesaient
plusieurs kilos. C'est de ces années que datent les photos
de Joseph Tairraz, fondateur de cette dynastie éponyme de
photographes; cf. le livre superbe d'O. Montalba sur la
dynastie Tairraz, chez Hoëbeke en 2010; et aussi "le Massif
du Mont Blanc" photos de Georges Tairraz et préface de R.
Frison-Roche paru chez Challamel en 1947; Et "Mont Blanc
aux 7 Vallées", de R. Frison-Roche et PierreTairraz, datant
de 1959 chez Arthaud. C'est bien d'une dynastie de
photographes qu'il s'agit... Concernant la technique, on
est passé des années 1850-60 des daguerréotypes, vues
uniques, à la technique du collodion humide, puis aux
plaques sèches au gélatino-bromure d'argent à reproduction
par contact dans les années 1880. LS espérait voir des
photos de J. Tairraz, qui avait suivi cette évolution de la
technique photo... Les cartes jointes aux différents
épisodes de ces excursions touristiques sont des
reproductions de la carte Dufour suisse établie vers
1850-1860. Ont été ajoutées des reproductions partielles
des cartes de Viollet-le-Duc (1876) pour le Mont Blanc, et
Whymper (1880) pour Zermatt, 2 cartes véritables monuments
historiques, et la carte de J. Forbes de son itinéraire de
visite de la Suisse en 1848.
Cette période est une période charnière dans l'histoire du
tourisme: les itinéraires principaux de communications
entre grandes villes avaient été équipés de lignes de
chemins de fer, et les lignes dites secondaires n'étaient
pas encore construites ou venaient de l'être, ou étaient
seulement à l'état de projet. Mais de grands hôtels avaient
déjà été construits dans les villages de montagne, comme
Chamonix, Zinal, Saas-Fee Fee ou Zermatt, ou le long du lac
Léman, la "Riviera Vaudoise". On y montait à cheval ou à
mulet, ou en diligence et en charettes. Les hôtels
d'altitude existaient aussi déjà, ravitaillés par des
colonnes de mulets. LS, l'auteur de ce site, et surtout sa
mère, Hélène Brandt, ont connu, dans les années 40 et 20,
respectivement, la fin de cette période, quand des stations
valaisannes comme Saas Fee et Zinal étaient encore
ravitaillées par ces colonnes. Dans les années du tournant
du 19-20ème siècle, seuls voyageaient des gens fortunés,
anglais souvent (pour lesquels avaient même été construites
des chapelles anglicanes, Dieu était anglais à l'époque),
qui pouvaient s'absenter durant plusieurs semaines, et les
"Grands" du monde d'alors, avec leurs suites d'amis, de
courtisans (et courtisanes...) et de serviteurs. Ce fut la
"Belle Epoque", dames en robes longues et corsets,
messieurs en costumes, gilets et chapeaux; belle vie,
certes, pour certains, qui se termina en 1914. Mais
Alexander Fleming, père de Ian (James Bond) et Peter
(journaliste), n'avait pas encore inventé la pénicilline
(il n'avait que 10 ans!), et la tuberculose faisait des
ravages dans toutes les classes de la société... Et après
la guerre de 1914-18, ce furent les "Années folles"... Ces
deux périodes sont couvertes par les collections de photos
exposées sur ce site.Les itinéraires suivant peuvent être
reconnus dans l'album de photos, suivant leur classement et
dates et les quelques commentaires:
Juillet-Août 1892: Saint Maurice - Salvan - Finhaut -
Chamonix.
Août 1892: séjour à Zermatt. Ces 2 séjours s'enchaînent
probablement.
Avril 1893: Vevey - Montreux et préalpes vaudoises.
Août 1893: Chamonix - Saint Maurice, même itinéraire qu'en
1892, mais probablement dans l'autre sens.
Septembre 1893: séjour à Monnetier, près de Genève et
excursions sur le Salève; ces 2 séjours s'enchaînent sans
doute.
La liaison du Valais à Chamonix faisait partie de
l'itinéraire classique dans les Alpes: J. Forbes l'avait
faite en 1848 lors de sa
visite de la Suisse; mais il était monté depuis Martigny au
col de la Forclaz, sur la rive droite du vallon de Trient,
avant de franchir
le col de Balme. La montée à Zermatt était aussi déjà un
classique (carte de J. Forbes, a Month in Switzerland,
Murray & Churchill, London, ed., 1849).
CHAMONIX, 1892.
C'est à partir de la Suisse, à
pied depuis Saint Maurice, petite cité verrouillant le
défilé donnant accès au Haut Valais, ou peut-être de
Vernayaz, un peu plus en amont sur la ligne de train de
Brigue, que notre touriste anonyme monta à Chamonix. En
1892, le tunnel du Simplon n'avait pas encore été creusé,
et de l'autre côté, en France, la voie ferrée n'atteignait
même pas le Fayet, en bas de la vallée de Chamonix. La
carte ci-dessous montre le trajet suivi: montée à Salvan et
Finhaut, sur la rive gauche, très escarpée de la vallée de
Trient. Il est probable qu'il fit de longues escales dans
ces 2 stations (Finhaut était une station thermale), avant
de passer dans la haute vallée de Chamonix le col de Balme,
puis par les villages de La Tour et Argentière. Un service
de diligences assurait la liaison avec Salvan, Finhaut et
Chamonix. Le train, qui n'existait pas encore, suit un
itinéraire différent, par Châtelard et Vallorcine et un
tunnel sous le col des Montets. Il date de 1906 pour le
tronçon Martigny-Châtelard et 1908 pour celui de
Châtelard-Vallorcine. Côté français, le train n'atteindra
Chamonix, avec le PLM par la Roche-sur-Foron qu'en 1901 et
Argentière en 1906; la liaison avec la Suisse, par un
tunnel sous le col des Montets ne sera réalisée qu'en 1908.
Carte Dufour (1850-60) de la région Martigny - Chamonix
montrant les endroits cités sur les photographies
(map.geo.admin.ch).
Notre excursionniste l'avait peut-être avec lui.
1: St. Maurice. 2: Salvan. 3: Finhaut. 4: Tête Noire. 5:
Châtelard. 6: Col de Balme. 7: Le Tour. 8: Argentière. 9:
Chamonix.
Fragment de la carte de Viollet-le-Duc, carte du massif du
Mont Blanc, datée de 1876, accompagnant son livre sur le
Mont Blanc.
Cette carte prend le relai de la carte Dufour plus haut et
montre les sites notés sur les photos, au Sud de la
frontière.
1: Tête Noire. 2: Châtelard. 3: Col de Balme. 4: Le Tour.
5: Argentière. 6: Chamonix. 7: Glacier des Bossons. 8: Plan
de l'Aiguille.
9: Verte. 10: Dru. 11: Brévent. 12: Plan Praz. Echelle plus
grande que la carte Dufour plus haut; 3,4,5,6 de V.le D.
correspondent à 6,7,8,9 de Dufour.
(Viollet-le-Duc et le Massif du Mont Blanc, par Frey
& al, Payot 1988).
Le défilé de Saint Maurice, défendant l'accès au
Haut-Valais, point de départ de l'itinéraire à pied pour
Chamonix du photographe anonyme.
Le village de Salvan, dominant la vallée du Rhône (rive
droite du Rhône en face), perché au-dessus des gorges du
Trient.
(Salvan, lieu d'un massacre-suicide collectif de la secte
du Temple Solaire)
Le village de Finhaut, en venant de Salvan.
Le village de Finhaut, vu vers l'aval.
Finhaut était une petite station thermale exploitant les
eaux salifères et gypseuses issues de la semelle de
glissement des nappes alpines sur le socle.
Avaient été construits des hôtels et même un "palace".
Le village de Finhaut, vu en direction de l'amont.
Le lieu-dit Tête-Noire. A remarquer l'hôtel, gîte d'étape
et de séjour pour les excursionnistes en route vers
Chamonix.
Le belvédère permet d'admirer les gorges du Trient.
La route surplombant les gorges du Trient.
La Gueulaz, un lieu d'excursion, au-dessus de Finhaut.
Le Châtelard, dernier village suisse avant la frontière.
Vue depuis le Six (Grand) Jeur, sommet de la
crête-frontière; vue sur l'aiguille Verte, le Dru et le
Mont Blanc.
Le col de Balme et la vue sur aiguilles Verte et Dru, puis
Mont Blanc.
(voir pages Luc Saugy > Alpes > Mont Blanc (CH) >
col de Balme)
Depuis le col de Balme, à la frontière franco-Suisse, vue
sur la vallée de Chamonix et le Mont Blanc.
le premier village rencontré en descendant du col de Balme
est celui du Tour (féminin autrefois, masculin
aujourd'hui), au pied du glacier du Tour.
Le suivant est celui d'Argentière, au pied du glacier
d'Argentière.
On remarque sur ces 2 photos le recul des glaciers par
rapport à l'avancée du "Petit Âge Glacière"; sans
mentionner le recul actuel.
Finalement, Chamonix, avec le glacier des Bossons.
Depuis Chamonix, où il a dû
séjourner quelque temps, notre anonyme entreprend les
excursions classiques au glacier des Bossons et au plan de
l'Aiguille. Aucune photo de la Mer de Glace, trop éloignée
sans doute avant le construction du chemin de fer
Chamonix-Montenvers, qui ne sera inauguré qu'en 1909.
Plan de l'Aiguille, maintenant station intermédiaire du
téléphérique de l'Aiguille du Midi.
Vue sur le Dru et la Verte, avec, à gauche, la crête
dentelée des Charmoz.
Le pont sur l'Arve, et le glacier des Bossons, en aval de
Chamonix.
La cabane et le glacier des Bossons; à droite, l'escabeau
permettait aux dames de grimper sur les mulets.
Sur le glacier des Bossons.
C'est sur le glacier des Bossons que l'on retrouve
actuellement les débris du Super-Constellation Malabar
Princess, écrasé sur le Mont Blanc en 1950 lors de son
approche sur Genève; en 1954, LS franchissait encore un
morceau de ferraille resté fiché, englacé, sur l'arête des
Bosses du Mont Blanc...
Vue sur la vallée de Chamonix, en amont de Chamonix. Au
fond, le col de Balme.
Les photos suivantes venant de Zermatt, notre excursioniste
anonyme est donc revenu en Suisse par le même itinéraire
que pour venir à Chamonix.
Et voilà comment J. Frobes voyait le massif du Mont Blanc
en 1848.
(J. Forbes, a Month in Switzerland, Murray &
Churchill, London, ed., 1849).
ZERMATT, 1892.
La ligne de train mètrique de
Viège à Zermatt n'avait été inaugurée qu'en 1891, mais le
village de Zermatt et les hôtels Seiler étaient construits
depuis plusieurs dizaines d'années déjà. La construction de
cette ligne s'était imposée, pour éviter aux hôtes de
Zermatt une longue montée, en diligence jusqu'à Stalden,
puis à dos de mulets, en charettes ou à pied. La vallée de
Zermatt est très longue, environ 35 km : LS en a fait
l'expérience, même à vélo, juste après 1945. On peut penser
que c'est l'ouverture de cette ligne qui a incité notre
excursionniste anonyme à monter à Zermatt en Août 1892,
après sa traversée de Suisse et son séjour à Chamonix.
Carte extraîte du livre d'Ed Whymper, "The Ascent of the
Matterhorn", John Murray ed., 1880.
Les noms cités sont indiqués par un astérisque
(GG=Gornergrat).
Carte Dufour (1850-60) de la région Zermatt. Le Cervin
(Matterhorn) est en bas, à gauche accompagné de la Dent
d'Hérens; le Mont Rose en bas à droite;
la vallée de Zermatt, commençant à Stalden,au milieu; la
vallée de Saas tout à droite, avec le massif des Mischabels
entre les deux vallées;
Randa est à mi-chemin de la vallée de Zermatt
(map.geo.admin.ch).
Le village de Randa, dans le Mattertal.
A Stalden, la vallée bifurque, à l'Est vers Saas-Fee et à
l'Ouest vers Zermatt. Le Mattertal, vallée montant à
Zermatt, s'insère entre les 4000 des Mischabels et ceux
des Weisshorn et Rothorn. Trois villages la jalonnent:
Saint Nicolas, Randa et Taesch, avant la montée à Zermatt.
Zermatt et le Cervin.
Les trois hôtels Seiler existent déjà, dont, au milieu
celui du Monte Rosa, qui servit de base à E. Whymper lors
de la première ascension du Cervin en 1865.
L'hôtel du Mont Cervin, à droite, est celui qui abrita, en
1917, le couple anonyme auteur des photos de la collection
Guex.
Montée au Gornergrat, pont sur le torrent de Findelen.
Hôtel de Riffelalp, en montant au Gornergrat.
Vue du Gornergrat sur le massif des Mischabels. Ce massif
de sommets de 4000 borde le Mattertal à l'Est.
Le Dom est le plus haut sommet de Suisse entièrement situé
en Suisse, alors que la Pointe Dufour du Mont Rose (>
4600m) est partagée avec l'Italie.
LE SALÈVE.
En Septembre 1892, à la suite
de son séjour à Zermatt, notre excursionniste termine son
séjour alpin à Monnetier, petit village sur le Salève, près
de Genève, maintenant regroupé avec Mornex. Le massif du
Salève, du fait de sa proximité avec Genève, a été étudié
depuis plusieurs siècles, notamment par H. B. de Saussure,
le vainqueur du Mont Blanc avec Balmat (1786 et 1787), dans
la deuxième moitié du 18ème siècle; c'est le premier (ou le
dernier) plissement des Préalpes, constitué par des
formations du Jurassique sup. et Crétacé inf., soit entre
150 et 110 millions d'années. L'excursionniste anonyme loge
à Monnetier, probablement au château-hôtel, dont il
rapporte une photo et parcourt les sentiers, déjà bien
aménagés. Peut-être ce séjour donna-il l'idée à notre
excursionniste de retourner à Chamonix en 1893, mais cette
fois en utilisant le train par la ligne ouverte d'Annemasse
à la Roche sur Foron en 1883.
Ci-dessus, la carte Dufour (vers 1850-60)
(map.geo.admin.ch) de la région du Salève. Les
noms cités sont marqués d'un astérisque; c = château-hôtel.
.
Le village de Monnetier, au coeur du Salève.
Et celui de Mornex, joint maintenant à celui de Monnetier.
Le château-hôtel (1855) de Monnetier, construit sur
l'emplacement d'un ermitage détruit par les Bernois en
1589, domine la vallée de l'Arve
Des sentiers étaient déjà bien aménagés.
MONTREUX et les PRÉALPES.
Ci-dessus, la carte Dufour
(vers 1850-60) (map.geo.admin.ch) de l'extrêmité
Est du lac Léman. Les lieux cités sont marqués d'un
astérisque; G = Glion. Au printemps 1893, notre
excursionniste anonyme séjourne sur la "Riviera Vaudoise",
au bord du lac Léman, dans la région de Montreux, C'est au
pied des Préalpes Vaudoises, dont les Rochers de Naye qui
culminent à un peu plus de 2000 mètres; fait partie du
tableau classique le château de Chillon se reflétant dans
le lac avec les Dents du Midi en toile de fond. Surprenant
que notre anonyme n'en ait pas acheté une photo.
Les localités de Clarens et Montreux dominées par les
Rochers de Naye (2045 m). A droite, le clocher de l'église
des Planches / Montreux, au bas de la croupe de Caux et
Glion modelée par les glaciers locaux affluents du glacier
du Rhône.
Clarens, en avant-plan et le cap de Montreux, avec le
château de Chillon se reflétant dans le lac Léman. On
devine à droite la cime de l'Est des Dents du Midi.
Les bosquets de Julie dans la "Nouvelle Héloïse" de J.-J.
Rousseau étaient situés à Clarens; et c'est à Clarens
qu'Igor Stravinsky composa "Le Sacre du Printemps".
Les barques à 1 ou 2 mâts faisaient le trafic sur le lac;
LS les a encore vues naviguer après 1939-45; elles étaient
3-4 alignées dans le port de La Tour de Peilz une seule
subsiste.
Glion sur Montreux et ses hôtels. Un funiculaire datant de
1883 desservait ce village et un train à crémaillère
montait, depuis 1892, depuis Glion
aux Rochers de Naye. Des hôtels et palaces construits à
Glion et Caux, un seul a conservé sa vocation hôtelière,
l'hôtel Victoria, véritable balcon
sur le Léman; les autres sont devenus école hôtelière et
institut de beauté; le palace de Caux appartient au
"Réarmement Moral", lieu de séminaire.
Vue vertigineuse depuis Glion: à droite sur Montreux,
Clarens, Vevey et la côte de Lavaux. à gauche, sur
Territet, depuis l'arrivée du funiculaire.
A Territet séjournait l'impératrice Elisabeth d'Autriche,
Sissi au cinéma, assassinée par un anarchiste italien à
Genève en 1898, après avoir traîné sa langueur,
son ennui, sa tuberculose et sa nombreuse suite dans tous
les palaces d'Europe. Curieusement, son premier séjour à
Territet date aussi de 1893.
Les Avants, station plus modeste, au-dessus de Montreux, où
passe maintenant le train MOB (Montreux - Oberland
Bernois). Notre excursionniste a dû y monter
à pied, car le train n'atteignit les Avants qu'en 1901.
Puis fut prolongé jusqu'au "Pays d'En Haut", en perçant un
tunnel sous ces montagnes, et dans l'Oberland
bernois (Gstaad). En changeant de train, on peut aller à
Berne. Au fond, à gauche, la Dent de Jaman, et derrière, à
droite, les Rochers de Naye.
Les Avants, en hiver. Bien que la visite de notre
excursionniste ait eu lieu en Avril, il n'a pu s'empêcher
d'acheter cette belle photo prise en hiver.
Le chalet au premier plan a une architecture typique de la
région que l'on retrouve sur une aquarelle d'une page G.
Saugy.
CHAMONIX, 1893.
Les premières photos datées de
1893 étant celles de Chamonix,, il est supposé que notre
excursionniste anonyme est monté à Chamonix depuis La
Roche/Foron, localité desservie par la train depuis 1883.
Après un séjour à Chamonix et des excursions, il rentrera
en Suisse par l'itinéraire suivi aller et retour l'année
précédente. La collection de photos saint-Aubin comporte 4
photos prises par un amateur nommé Guex, sans mention d'un
prénom, dommage... Ce nom est courant en Suisse romande: il
est porté par le collectionneur de stéréos de Zermatt 1917,
qui n'a rien à voir avec ce Guex photographe amateur des
années 1890. Il y avait aussi un Jules Guex, professeur au
collège de Vevey, en âge d'avoir pris ces photos. Notre
anonyme et son ami Guex ont dû faire le chemin du retour
ensemble, de Chamonix à Saint Maurice, comme en témoignent
les photos. Le visiteur trouvera les lieux cités sur les
cartes exposées plus haut.
Photo-couleur (trichromie?) de Chamonix, avec le glacier
des Bossons à l'arrière-plan.
Chamonix et le Brévent. Planpraz (= pré plat) est à droite,
derrière la grosse butte sombre couverte de sapins.
Planpraz et la vue sur le Mont Blanc (glacier des Bossons).
Après leur séjour à Chamonix,
nos deux excursionnistes rentrent en Suisse par la haute
vallée de Chamonix, Argentière et le Tour, puis par Trient,
le Châtelard, Finhaut et Salvan, sur la route empierrée,
chemin muletier élargi dominant les gorges du Trient sur
tout son trajet. Sur ce trajet, ils ont certainement dû
faire des étapes, comme en 1892, lors de l'aller et retour
de notre excursionniste anonyme.
La route de Finhaut au Chatelard.
A gauche, route de Salvan à Finhaut, avec vue vers l'aval;
à droite, la même route avec vue vers l'amont.
Et à nouveau 2 vues du village de Finhaut. Au premier plan,
une scierie, son alimentation en eau et sa réserve de
billes (grumes).
A la fin de la guerre 1939-45, des officiers allemands
internés avaient été logés dans le grand hôtel de Finhaut,
nourris par la Confédération et se dorant au soleil
pendant que les pauvres paysans du coin trimaient dans les
champs... Il y avait eu des protestations!
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