Lagos
Flore et faune
Lagune & îles côtière, Badagry
Ganvié
Oshogbo
Art Nigérian
Le Delta
Le Nord
LE DELTA.
Vue satellite du delta
du Niger (merci Google-Earth, mais ce devrait être
meilleur). Le delta est situé au Sud d’Onitsha, il
est divisé en 2 parties par le fleuve Niger. Au Nord-Ouest,
il est limité par la rivière située à mi-chemin entre Benin
City et Warri, Au Nord, il se termine au Sud
d’Onitsha, et à l’Est, sa limite passe par une
ligne passant au Sud d’Owerri et d’Aba. Il se
poursuit, par Calabar le long de la côte, au Rio del Rey
(Cameroun) jusqu’au Mont Cameroun. Dans
l’offshore, le delta s’étend sur le plateau
continental à la limite des 200 m d’eau,, sur une
largeur de 50-100 km. La surface totale de cette zone est
d’environ 200 000 km2, soit environ un tiers de la
France. Les 2 villes principales sont Warri et Port
Harcourt, ports de haute mer, bien que situés loin à
l’intérieur des terres, devenus des centres
pétroliers. Onitsha est un port fluvial, en saison de
pluie, le plus gros marché du continent africain. Dans les
années 1970-80, le pont routier d’Onitsha était le
seul reliant les rives droite et gauche du Niger,
jusqu’à la construction vers 1995 d’un nouveau
pont reliant directement Warri à Port-Harcourt. De même
pour les transports fluviaux, il était nécessaire de
remonter de Warri à Onitsha pour redescendre ensuite à
Port-Harcourt, jusqu’au creusement d’un canal
traversant le delta. Warri possède un aéroport privé à
piste courte, et Port Harcourt un aéroport international
avec piste pour quadriréacteurs lourds. Le pays Ibo
s’étend au Sud jusqu’à Onitsha, Owerri et Aba,
mais n’atteint pas le delta, démontrant ainsi les
visées expansionistes de son dirigeant le général Ojukwu
cherchant à s’emparer, en 1967, des richesses
pétrolières du delta (voir la page Nigéria). Le sujet du
pétrole est traîté dans une page séparée. Seule la carte
géologique du delta est répétée ci-dessous.
Carte structurale du delta; sa formation a débuté
il y a 55 Millions d’années, et il n’a cessé de
prograder depuis, suivant l’écartement des plaques
tectoniques africaines et sud-américaines. Cette carte et
la vue satellite sont à peu près à la même échelle.
A l’Ouest, la vue
satellite (Google-Earth) montre la fin de la lagune venant
de Lagos. Les stries, ainsi que la lagune sont les marques
laissées par les rivages anciens, lorsque la mer était plus
élevée que maintenant, sans doute avant le petit âge
glaciaire. Cette observation est à rapprocher de celle de
rivages anciens surélevés, observés par l’auteur au
Spitzberg, et du niveau plus élevé de la Méditerranée à
l’époque romaine et au Moyen-âge. On peut aussi faire
le rapprochement avec les anciens récifs surélevés
caractéristiques de nombreuses îles des Caraïbes. Ces
observations mériteraient une datation pour être corrélées.
Photo aérienne (volée par Motorola vers 1975), en
zone «land » (terrestre) du delta. Le Nord est en
haut; l’échelle en haut à gauche donne le largeur du
Niger. A noter d’anciens cours épigénisés.
Photo aérienne (volée par Motorola vers 1975), en
zone « swamp » (marais) en bordure de mer.
C’est un «mangrove-swamp »(marais à
palétuviers). A noter la trace du rivage ancien.
Classiquement, la
morphologie du delta distingue les zones dites de
«land » et les zones dites de «swamp ». Les zones
de «land » sont situées sur des zones relativement
plus élevées. Elles peuvent être cultivées en saison sèche.
En saison de pluie, les zones de «land » les moins
élevées peuvent être envahies par le Niger ou ses bras et
deviennent des zones de «fresh-water swamp » où
l’eau, douce, peut atteindre plusieurs mètres. Le
«mangrove swamp » est envahi par l’eau salée à
chaque marée, mais on peut continuer à y circuler à pied,
si l’on peut dire, avec de l’eau
jusqu’aux genoux ou aux cuisses. Toute circulation à
pied nécessite l’intervention d’une équipe
d’ouverture, « axe-men »(utilisateurs de
haches) ou de « matchet-men »(utilisateurs de
matchettes). Les palétuviers bordent tous les cours
d’eau, appelées «creeks ». A petite
«creek » petits palétuviers; à grandes «creeks »
grand palétuviers, atteignant 40-50 m en bordure du Niger
et de ses bras. Entre les «creeks », les palétuviers
sont les plus petits, quelques mètres. L’auteur
n’a jamais observé de palétuviers roses, comme dans
la chanson. Ces distinctions sont importantes à connaître,
car elles conditionnent les travaux de prospection sismique
et de génie civil. On peut travailler en toute saison en
zone de «mangrove swamp », mais pas en zone
«land ». Pour la prospection sismique, en saison de
pluie (2.5-3 m de pluie), la pluie faisant du bruit sur les
géophones, il faut attendre la marée haute pour tirer. La
prospection sismique et le génie civil sont très difficiles
dans cet environnement hostile.
L’embouchure de la rivière Escravos et les
installation de Chevron, entièrement couverte de
palétuviers.
Le long de la côte,
beaucoup de noms d’origine portugaise, telle cette
rivière Escravos, ou la rivière Forcados, Porto-Novo, Lagos
et le Rio del Rey rappellent que les premiers découvreurs
de l’Afrique furent portugais. Les anglais prirent
ensuite le relais, avec Bonny, Port-Harcourt et Pennington
(...town, tous les noms se terminant par ...ton viennent de
town, tels Charleston en S. Carolina ou Simonton, à
l’Ouest de Houston, à ne pas manquer, le plus ancien
rodéo des USA! A l’intérieur du pays, les noms
originaux sont conservés.
Zone de marais à palétuviers (mangrove-swamp).
Remarquez les palétuviers plus hauts en bordures des cours
d’eau (creeks).
Dans les Marais à Palétuviers (swamp mangrove).
Vue sur un bras du Niger.
Sortir du speed-boat ou de la pirogue et pénétrer
dans le marais est impossible sans ouverture et préparation
préalables.
En saison sèche avec le
soleil, la navigation dans les marais est intéressante et
agréable, mais sous une pluie lourde et persistante,
mouillé et froid, on se sent misérable... Des crocodiles
existent encore, sacrés et respectés et autrefois nourris
de vierges!... On voit de temps à autre l’éclair bleu
d’un martin-pêcheur. Les pêcheurs sortent de temps en
temps des poissons-chats (silures) monstrueux. Dans tout le
delta, les endroits sombres et reculés, les résurgences
abritent les esprits appelés « jujus ». Les
croyances animistes y sont restées très vivaces; ce sont
les croyances de nos ancêtres Cro-Magnons qui célèbraient
leurs esprits au fond des grottes.
Des autochtone en déplacement et leur habitat. En
saison de pluie, faute de pouvoir enterrer leurs morts, ils
les hissaient dans les arbres...
Avec une Equipe Sismique dans les Marais à Palétuviers
(mangrove swamp).
Une équipe sismique
comporte plusieurs centaines de travailleurs répartis en
plusieurs ateliers: topographie, ouverture des layons et
marquage, forage des trous sismiques, déroulage des cables
et plantage des géophones, enregistrement des tirs et
détubage des trous. Tous les transports se font par
bateaux: pirogues à moteur et speed-boats; le logement est
dans des house-boats pour les cadres (5-6 par équipe) et
les travailleurs (ou dans les villages de pècheurs suivant
disponibilité). Les ateliers se succèdent sur plusieurs
semaines. Le topographe peut précéder l’équipe de tir
de 2 mois. Tout le matériel est porté sur têtes le long des
layons rectilignes. Chaque travailleur, y compris les
porteurs, est spécialisé dans une unique tâche, clef de
l’efficacité. Les travailleurs, locaux bien sûr, et
chefs d’équipes, sont très hiérarchisés. Un test de
natation précède leur embauche.
A gauche, les house-boats; à droite, embarquement
des travailleurs, gilet de sauvetage obligatoire.
Une pêcheuse, pêcheresse à l’occasion, vient
proposer son poisson ou ses charmes au cuisinier.
A gauche, première reconnaissance d’une ligne
sismique. A droite forage d’un trou sismique avec une
pompe à pression et des tubages en tôle ou en plastique;
ces trous peuvent atteindre une profondeur de 40 m. dans
les zones de grands palétuviers. On y descend les charges
de dynamite.
Un porteur sur le layon, dans les grands
palétuviers.
A gauche, un layon sismique dans les petits
palétuviers; à droite, une plateforme hors eau pour
accueillir les instruments et l’équipe
d’enregistrement. Ces plateformes sont installées
tous les 2,5 km environ.
Avec une Equipe Sismique en Zone Terrestre
(« Land »).
En zone
« land » du delta, le travail est plus facile, du
moins en saison sèche. Des routes et des pistes existent,
et les déplacements se font en camions 4X4 et en
Land-Rover. En saison de pluie, les choses se compliquent,
et le travail est souvent impossible; mais le principe est
identique, il faut ouvrir des layons rectilignes, et payer
des compensations aux paysans pour la destruction des
récoltes, réelles, supposées ou potentielles; une fortune
pour les avocats!
En zone terrestre du delta, les équipes bénéficient
de route et de pistes; mais sur les layons, le portage est
le même que dans les marais.
Une plateforme d’enregistrement; c’est
plus confortable et spacieux que dans le marais.
Dans les villages,
l’arrivée d’un hélicoptère était un évènement.
Dans tous les villages existaient, héritage du
colonialisme, une école avec des écoliers en uniformes et
un terrain de football bien pratique pour poser un hélico .
Curieusement, les Nigérians ne jouaient pas au cricket,
sport lègué par la Grande-Bretagne à l’Inde et au
Pakistan. Les instituteurs étaient souvent des étudiants
faisant leur service national. Au Nigéria, tout citoyen
doit un an de service national à son pays; les moins
éduqués, fûtés ou pistonnés revêtent l’uniforme et
vont balayer les cours des casernes; les étudiants servent
comme instituteurs, et les diplômés les plus débrouillards
ou pistonnés font leur année dans une compagnie, excellente
occasion de tester d’éventuels futurs candidats à une
embauche ultérieure. Le simple fait d’avoir décroché
un job dans une compagnie pouvait être considéré comme la
marque d’une débrouillardise certaine.
Un Champ de Pétrole
en Zone Swamp du Delta.
Une tête de puits producteur d’huile, Upomami
#6. En zone swamp, les puits étaient situés soit dans les
rivières, soit à terre.
Les installations du champ d’Okpoko, à la
fois producteur et centre de stockage et de pompage
(tank-farm) pour 4 autres champs d’une concession.
Pétrole et
géologie
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